Peut-on s’auto-coacher ?

  • Post category:Coaching

Pourquoi consulter un coach ? Peut-on s'auto-coacher ?

Que ce soit dans le domaine sportif ou du développement personnel ou professionnel, l’information sous toutes ces formes est abondante et les tutoriels nombreux. Alors c’est légitime de se poser cette question : Est-ce que je peux m’auto-coacher ?

En théorie, la réponse est oui, en pratique c’est plutôt non et voici pourquoi en 5 points :

  1. Les Biais cognitifs et la subjectivité :

En PNL il existe le postulat suivant : « la carte n’est pas le territoire ». Formulé autrement cela veut dire que la façon dont je perçois et m’explique le monde, m’est tout à fait personnelle même si j’ai l’illusion que c’est logique et que tout le monde devrait penser pareil. Toute mon histoire et mes expériences participent à ma vision et à mon explication du monde.

Lorsqu’on s’autocoach, il est difficile d’identifier ses propres biais cognitifs, tels que le biais de confirmation (rechercher des preuves qui valident ses croyances) ou le biais de complaisance (minimiser ses défauts), ou les généralisations (C’est toujours etc…). Ces biais et d’autres empêchent une analyse objective de soi-même, limitant la capacité à identifier clairement ses blocages ou schémas limitants.

2.  Manque de recul émotionnel :

Être à la fois l’acteur et l’observateur de sa situation rend complexe la prise de recul nécessaire pour analyser ses émotions et comportements de manière neutre. Les enjeux personnels ou émotionnels risquent de brouiller la capacité à poser un regard lucide et rationnel sur la situation.
L’on utilise souvent en PNL, ce que l’on nomme la position META, qui va pratiquer une distanciation entre la situation et le client afin d’être à la fois l’acteur et l’observateur de la scène.

3.  Absence de confrontation externe :

Un coach externe agit comme un miroir, offrant des perspectives nouvelles, posant des questions percutantes et challengeant les zones de confort. En s’auto-coachant, il est plus difficile de se confronter à soi-même de manière aussi incisive, car l’autocritique reste souvent limitée par l’ego ou la peur du changement.
Je suis toujours étonné comment le simple fait de répéter à haute-voix les propres paroles que vient de dire mon client, vont lui permettre de les entendre comme venant de l’extérieur et de prendre conscience qu’elles n’ont pas de sens, alors que cela fait des années que son égo les lui répète intérieurement.

4. Difficulté à identifier ses angles morts, ces croyances :

Même avec des compétences de coach, il est difficile de détecter ses propres « angles morts » : ces croyances, comportements ou blocages inconscients qui influencent nos décisions et freinent notre progression. Un regard extérieur est souvent nécessaire pour faire émerger ces éléments inconscients. C’est pour cela que les coachs ont eux aussi besoin de coachs.

5.  Risques d’auto-sabotage :

Lorsqu’on travaille seul, des mécanismes d’autosabotage peuvent apparaître, tels que la procrastination, l’auto-critique excessive ou la rationalisation des échecs. Sans soutien externe pour maintenir la motivation et la responsabilité, il est facile de retomber dans ses schémas habituels.
Le coaching permet vraiment des changements en profondeur et durables, alors que s’autocoacher risque d’aboutir à des changements superficiels et éphémères.

En somme, à moins d’être un maître Zen, capable du plus complet détachement, s’auto-coacher exige une discipline, un recul et une objectivité exceptionnels, ce qui est souvent mieux accompli avec l’accompagnement d’une personne externe qui peut offrir un regard neutre et des outils adaptés.